Assises 2022 – 19 – 20 – 21 octobre 2022 à Sète (34)
Les Assises sont, depuis douze ans, le temps fort de la vie de la FNADAC. Elles se veulent un espace de dialogues et de réflexion d’excellence sur la profession ainsi que sur les politiques culturelles en France. Les conjonctures ont incité l’équipe de la FNADAC à laisser s’écouler trois années depuis la dernière édition à Rennes. Compte-tenu des enjeux qui s’annoncent, la FNADAC est très heureuse de proposer, à l’automne 2022, un nouveau rendez-vous pour les DACs et leurs partenaires. Les détails du programme viendront très bientôt.

De la transformation de la Culture à la culture de la transformation
La métamorphose des politiques culturelles à l’épreuve des transitions écologiques, des mutations numériques et des transformations sociales.
La crise sanitaire que nous traversons nous a contraints à réinterroger nos relations sociales, nos modèles de société. Cette crise est l’occasion d’une prise de conscience de la nécessité de changer profondément nos usages et nos modes de vie pour faire face aux risques sanitaires, environnementaux ou sociétaux liés aux inégalités montantes. Comme tous les secteurs d’activités, la Culture doit engager sa transformation, réinventer ses modes de production, de diffusion. Dans ce contexte de mutations profondes de nos sociétés, nous sommes convaincus du rôle essentiel de la Culture pour renouveler les imaginaires collectifs, accompagner la compréhension des changements en cours et des nouveaux enjeux qui s’imposent à nous. Il s’agit donc de construire une culture de la transformation, accessible à tous, inclusive, émancipatrice et participative.
L’urgence climatique se précise à travers les rapports successifs du GIEC. Le dernier en date rappelle qu’il n’est pas trop tard pour agir. Des chercheurs et des experts ont développé des approches méthodologiques fondées sur la mesure de l’impact carbone de nos structures et de nos activités. Le chemin existe mais il nécessite de se former, d’être accompagnés. Au-delà des aspects techniques et méthodologiques, nous n’entrerons en transition écologique que de manière collective. Pour avoir un impact systémique, la transformation doit se faire en profondeur. En agissant sur le sensible et le symbolique, en renouvelant les imaginaires collectifs, l’art et la culture sont nos principaux atouts pour changer durablement notre rapport à l’environnement, au vivant. La nécessaire transition écologique qui implique une mutation profonde de nos pratiques professionnelles constitue peut-être aussi un formidable outil pour fédérer les acteurs culturels d’un territoire et agir de manière transversale avec les autres politiques publiques.
Quelles sont les ressources et partenaires que nous pouvons mobiliser pour engager ce chantier ? Pourrions-nous partager les démarches innovantes qu’expérimentent déjà certains de nos collègues sur divers territoires afin de multiplier les inspirations et de modéliser les bonnes pratiques ? À l’heure où l’on identifie la question des transports comme un levier majeur de la réduction de l’impact carbone, peut-être devrions-nous réinterroger certains objectifs de nos politiques culturelles à l’aune de l’équilibre entre attractivité et habitabilité ?
Les mutations numériques de notre société s’apparentent à une révolution anthropologique par l’impact qu’elles ont sur nos moyens d’expression, nos relations sociales, notre organisation du travail, nos modes de vie au sens large. Si cette révolution constitue une formidable opportunité d’accès aux savoirs, aux arts, au patrimoine, si par sa dimension horizontale elle permet une forme d’égalité entre les pratiques culturelles savantes et populaires, elle s’accompagne aussi de nouvelles formes d’exclusions, de replis, d’usages nocifs. Dans ce creuset se développe aussi une culture des communs créatifs, du code source ouvert, des données libres et accessibles. Reposant sur la participation et la contribution désintéressées, ces démarches concourent d’autant plus à l’intérêt général qu’elles sont respectueuses de la vie privée et de la protection des données personnelles. Dans le cadre souvent compliqué de nos administrations territoriales, comment développer une culture numérique au sein de nos équipements et de nos équipes ? Dans un contexte financier extrêmement contraint, comment développer une nouvelle politique culturelle accompagnant l’ensemble des habitants de manière inclusive dans l’appropriation des usages et ressources numériques ? Quels nouveaux modes de coopération construire avec les acteurs du numérique et les médias indépendants ?
Parallèlement à l’inquiétante baisse de la participation aux différents scrutins électoraux émerge la demande d’un renouvellement de notre démocratie locale en intégrant la participation citoyenne. La démocratie participative doit s’accompagner du plein exercice des droits culturels pour garantir l’accès et la reconnaissance de chacun dans ce processus. Plus largement c’est la question de la coopération et de la gouvernance partagée qui nous est posée par les indépendants et les acteurs de l’économie sociale et solidaire. Dans le même temps, la légitime aspiration à une véritable égalité entre hommes et femmes nécessite que nous nous engagions pleinement dans un questionnement et un changement profond de nos habitus. Ces enjeux majeurs de transformation sociale réinterrogent en profondeur nos paradigmes, nos modes de gouvernance, nos structures de légitimité souvent fondés sur l’expertise et des modèles hiérarchisés.
Comment transformer nos pratiques professionnelles pour mieux intégrer les acteurs locaux et les habitants au développement d’un projet culturel de territoire partagé ? Quels sont les outils d’intelligence collective et les innovations en matière de gouvernance que nous pouvons mettre en œuvre dans nos territoires ? Comment faire connaître, analyser et transposer les expérimentations artistiques et sociales qui sont à l’œuvre dans différentes collectivités ? Comment faire reconnaître la dimension culturelle des politiques d’aménagement et de développement local ?
Les professionnels de la culture ont un rôle déterminant à jouer pour favoriser l’émergence de nouveaux modèles de coopération locale, du plein exercice des droits culturels et de la décarbonisation de notre secteur d’activité. Cette conviction nous engage à des transformations profondes de nos métiers. Pour réussir cette métamorphose nous devons mutualiser les savoirs, les ressources et les expériences, nous devons nous appuyer sur la force de notre réseau.
Les directrices et directeurs de la culture souhaitent contribuer activement à la transformation des politiques culturelles en favorisant les échanges, le partage d’expériences et de réflexions, la recherche de solutions collectives pour accompagner l’évolution des pratiques professionnelles des acteurs de la Culture. C’est dans ce contexte que les associations de directrices et directeurs de la culture réunies en fédération organisent leurs prochaines Assises nationales du 19 au 21 octobre 2022 à Sète.
Afin de mettre en pratique l’approche collaborative transversale que nous appelions de nos vœux lors des dernières Assises organisées à Rennes en 2019, la FNADAC a décidé d’élargir son comité de pilotage en associant à nos partenaires historiques de l’Observatoire des Politiques Culturelles (OPC) et du CNFPT, la Fédération Arts Vivants et Départements (FAVD), l’Union fédérale d’intervention des structures culturelles (UFISC), la Fédération nationale des collectivités pour la Culture (FNCC) et l’association des Maires de France (AMF). La FNADAC est avant tout une fédération, c’est donc sur la diversité et la dynamique de ses associations membres qu’elle s’appuie pour construire le programme de ses Assises nationales.
Cette approche collective nous permettra d’élaborer un programme de rencontres favorisant les coopérations entre acteurs, la mutualisation des ressources, l’échange d’expériences et de solutions concrètes adaptées aux grands enjeux de la transformation.
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Les attentes des DAC
Le programme de ces 6èmes Assises est en cours d’élaboration grâce au travail du comité de pilotage et de toutes les associations membres de la FNADAC. Afin d’adapter les thématiques aux attentes des DAC, l’équipe de la FNADAC a mené une enquête auprès de 125 DAC. Les résultats sont là. Ils vous donneront une première idée de ce que vous pourrez retrouver à Sète en octobre prochain.
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